Cuba en vue des Jeux olympiques

Publié le par david castel


PAR ANNE-MARIE GARCIA

L’ÉQUIPE de Cuba féminine de volley-ball pense déjà aux Jeux olympiques de l’année prochaine où elle espère remporter son quatrième titre consécutif.

Mais le chemin passe par le tournoi du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes (NORCECA) qui se déroulera au Canada dans la deuxième quinzaine de septembre, qualificatif pour la Coupe du Monde.

« Ce sont des tournois très importants car la Coupe du Monde permet aux trois premiers de se qualifier pour les Jeux olympiques de 2008. Assurer le billet maintenant permet de se consacrer entièrement à la préparation des Jeux de Pékin où nous espérons obtenir une cinquième médaille consécutive » explique Eugenio George, directeur général de l’équipe.

L’entraîneur expérimenté, qui a mené Cuba à son premier titre mondial en 1978 et ensuite sur la plus haute marche du podium aux Jeux olympiques de 1992, 1996, 2000 et au bronze en 2004, a déclaré que le niveau du volley-ball actuel avait beaucoup augmenté, « il n’y a plus d’équipe favorite, beaucoup d’équipes peuvent gagner ».

Les supporters cubains ont encore en mémoire la victoire de Cuba aux Jeux panaméricains de Rio de Janeiro où les joueuses de l’île ont remporté sur le fil la victoire 3-2 face à l’équipe du Brésil, qui jouait à domicile.

« La base de l’équipe est celle qui a joué à Rio, à une ou deux exceptions près », explique George.

Il a en outre indiqué que le point fort des Cubaines était leur « grand potentiel en attaque » avec les smashs dévastateurs de Rosir Calderon, Yumilka Ruiz, Nancy Carrillo, Zoila Barros, Diami Ramirez, entre autres.

Mais le technicien chevronné regrette les faiblesses de l’équipe concernant la réception et la défense.

George explique qu’il s’agit d’un problème commun aux équipes masculine et féminine : « c’est un problème à attaquer à la base, car on n’apprend pas aux enfants à se jeter pour « défendre » tous les ballons, d’abord parce qu’il est impossible de le faire sur les terrains en ciment des écoles ». Et George poursuit : « quand les joueurs parviennent ensuite en équipe nationale, ce handicap est déjà insurmontable ».

Après l’exploit de Rio, l’équipe cubaine s’est classée sixième au Grand Prix d’août dernier, mais George n’accorde pas beaucoup d’importante à ce résultat et manifeste toute sa confiance dans les joueuses, « elles sont très combatives, elles sont tenaces et ont beaucoup d’expérience ».

Au NORCECA de Winnipeg, Cuba est dans le groupe A en compagnie du Canada, de Costa Rica et de Puerto Rico tandis que le groupe B est composé des Etats-Unis, du Mexique, de la République dominicaine et de Trinidad et Tobago.

Lors de la Coupe du Monde les équipes qui occupent les trois premières places seront qualifiées pour les Jeux olympiques de Pékin en 2008.

LA JOURNÉE DU VOLLEY-BALL ÉVOQUE DES SOUVENIRS

Le 6 septembre, la Journée du volley-ball cubain, les joueurs jeunes et moins jeunes de la discipline se sont souvenus de quelques grands moments de ce sport.

Ana Ibis Diaz, membre de l’équipe qui a remporté en 1978 le premier titre mondial de ce sport indique : « je conserve encore un souvenir formidable de cette victoire ».

Diaz raconte que l’équipe russe était favorite car elle jouait chez elle, mais les Cubaines ont néanmoins quitté l’île « dans un esprit de vainqueur, pleines d’espoir,  je peux dire que nous pensions devenir championnes quand nous sommes montés dans l’avion ».  

Selon Diaz ce championnat a vu naître « une équipe tenace et désireuse de gagner ».

Une qualité que l’équipe féminine de volley-ball n’a jamais perdue, souligne Diaz, qui a cédé ensuite son poste de principale attaquante à une jeune de 17 ans appelée Mireya Luis.

Grâce à un smash destructeur Luis est devenue l’une des meilleures joueuses du monde, la plus convoitée dans les années 80 et 90 tandis que George a été élue par la Fédération internationale de volley-ball comme le meilleur entraîneur du 20e siècle.

Une autre cubaine, Regla Torres, a été élue meilleure joueuse du 20e siècle selon l’organisme international.

Luis « a touché le ciel » aux Jeux olympiques de 1992 quand l’équipe de l’île a été couronnée championne olympique.

« C’est mon souvenir le plus cher, et même si les trois titres olympiques sont fantastiques, je considère celui de Barcelone, parce qu’il est le premier, comme le plus grand de ma carrière » a déclaré Luis en conversation avec GI.

Cuba a aussi remporté le titre olympique en 1996 et en 2000, sans compter la médaille de bronze obtenue en 2004. Outre le premier titre de championne du monde obtenu en 1978, elle a ensuite conquis deux nouveaux titres, en 1994 et en 1998.

Et le futur ? Luis comme George sont optimistes et ils affirment : « conquérir une cinquième médaille olympique à Pékin est possible, l’équipe est jeune, talentueuse, tenace et courageuse, elle peut y arriver ».

LES HOMMES ONT AUSSI LEUR HISTOIRE

Raul Diago, responsable de la commission nationale de volley-ball, rappelle que l’équipe masculine a aussi son histoire.

L’ancien passeur de l’équipe première a fait partie de l’équipe qui a remporté la Coupe du Monde en 1989 et la Ligue mondiale en 1998, ainsi que la deuxième place au championnat du monde 1990.

L’équipe masculine espère aussi obtenir son billet pour la Coupe du monde au championnat Nord Amérique centrale et des Caraïbes (NORCECA) qui se déroulera en Californie dans la seconde quinzaine de septembre.

Elle sera néanmoins handicapée par la blessure de Michael Sanchez, sa carte maîtresse en attaque, qui s’est fracturé deux vertèbres lombaires lors de l’entraînement, et qui sera indisponible pendant deux mois, selon les indications du médecin de l’équipe, Oscar Torres.

« D’un haut niveau cette année Sanchez a été le leader de l’offensive cubaine, mais une blessure l’empêchera d’intégrer l’équipe, il y a bien sûr de jeunes talents pour le remplacer même s’ils ne sont pas encore de son niveau », estime Luis, membre de la Commission cubaine de volley-ball.

Luis juge «  en bonne forme » l’équipe qui s’est classée troisième derrière le Brésil et les États-Unis aux Jeux panaméricains de Rio de Janeiro.

Lors du NORCECA, la sélection de Cuba se trouve dans la poule B en compagnie du Canada, de la République dominicaine et de Trinidad et Tobago. La poule A comprend la Barbade, les États-Unis, le Mexique et Puerto Rico.

Cuba, qui a remporté une seule fois la Coupe du monde au volley-ball masculin en 1989, ne s’était pas qualifiée pour les Jeux olympiques de 2004.
 

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