Bobby Fischer est libre, mais est-ce la fin de l’histoire ?

Publié le par david castel

La ténacité islandaise a sauvé Bobby Fischer, plus exactement, un groupe très motivé s’est battu pour l’arracher de sa détention au Japon. Suite à une demande d’extradition des États-Unis, Tokyo avait emprisonné le champion. Officiellement, l’administration US lui reproche d’avoir violé l’embargo qui frappait la Serbie en 1992. Officieusement, le gouvernement de W. Bush voulait faire payer Fischer pour ses insultes, ses déclarations antisémites d’une extrême violence, pour avoir qualifié les attentats du 11 septembre 2001 de « nouvelle merveilleuse », pour avoir inciter des nations à boycotter les États-Unis, de rompre leurs relations diplomatiques et même de déclarer la guerre aux États-Unis !… et j’en passe.

Emprisonné depuis le 13 juillet 2004, l’Américain allait de plus en plus mal.

À Reykjavik, le Parlement agit

En réunion extraordinaire, par 40 voix pour et seulement 2 contre, le Parlement islandais a voté et accordé la nationalité islandaise à Fischer (obtenant immédiatement force de loi). Le gouvernement japonais ne pouvais plus retenir un citoyen islandais.

Le 24 mars, la légende vivante des échecs arrive en Islande. Déjà, avant de monter dans l’avion, il multiplie les déclarations fracassantes : « George W. Bush est un criminel (…), les Japonais sont très, très corrompus. » L’accueil à l’aéroport de Reykjavik est

extrêmement chaleureux. De fait, les Islandais sont très reconnaissants. En 1972, à l’occasion du match pour le titre mondial face au Soviétique Boris Spassky, le champion américain a fait connaître leur petit pays au monde entier. Et puis, le sentiment populaire anti-Bush a touché l’Islande comme l’ensemble des pays européens.

Pourtant, cette « saga » ne va peut-être pas s’arrêter sur un happy end.

A suivre, 2ème partie la semaine prochaine « La politique va peut être jouer contre Fischer »…

Juste après les Olympiades de 1970, qui se sont déroulées à Siegen, en Allemagne, Fischer accepta de disputer une partie exhibition face au jeune prodige scandinave, le Suédois Ulf Andersson. Aujourd’hui encore, Ulf Andersson est l’un des meilleurs joueurs des pays scandinaves.

Fischer-Andersson

Siegen, 1970, partie exhibition.

1.b3 (Il était très rare de voir Fischer jouer un autre premier coup que 1.e4.) 1…e5 2.Fb2 Cc6 3.c4 Cf6 4.e3 Fe7 5.a3 0-0 6.Dc2 Te8 (6…d5 7.cxd5 Cxd5 8.Cf3 Ff6 9.d3 g6 10.Cbd2 Fg7 11.Tc1 puis, en jouant b4, Petrosian obtenait une forte pression face à Sosonko, Tilburg, 1981.) 7.d3 Ff8 8.Cf3 a5 9.Fe2 d5 10.cxd5 Cxd5 11.Cbd2 f6 (Pour « bétonner » le pion e5.) 12.0-0 Fe6 13.Rh1 !? (Le plan qu’il adopte ressemble, couleurs inversées, à une partie qu’il a joué en 1966 : 1.e4 c5 2.Cf3 d6 3.d4 cxd4 4.Cxd4 Cf6 5.Cc3 a6 6.Fc4 e6 7.Fb3 b5 8.a3 Fe7 9.Fe3 0-0 10.0-0 Fb7 11.f3 Cbd7 12.Dd2 Ce5 13.Df2 Dc7 14.Tac1 Rh8 15.Cce2 Tg8 16.Rh1 g5 17.h3 Tg6 18.Cg3 Tag8 19.Cxe6 fxe6 20.Fxe6 Cxe4 21.Cxe4 Txe6 0-1, Soruco-Fischer, La Havane, 1966.) 13…Dd7 14.Tg1 Tad8 15.Ce4 Df7 16.g4 ! (L’idée de Rh1 et de Tg1.) 16…g6 17.Tg3 Fg7 18.Tag1 Cb6 19.Cc5 Fc8 20.Ch4 ! (Après avoir doublé les Tours sur la colonne g les Blancs préparent l’arrivée d’un

Cavalier en f5.) 20…Cd7 21.Ce4 Cf8

(voir diagramme)

22.Cf5 ! Fe6 (Par exemple : 22…gxf5 23.gxf5 Rh8 ((23…Fxf5 24.Txg7+ Dxg7 25.Cxf6+ ! Rh8 26.Txg7 Rxg7 27.Cxe8+ Txe8 28.Ff3+-)) 24.Txg7 Dxg7 25.Txg7 Rxg7 26.Fh5 Te7 27.Cg3 avec un bon avantage blanc ; et après : 22…Fxf5 23.gxf5 Ce7 ((23…g5 ? 24.Cxg5 fxg5 25.Txg5 Dd5+ 26.e4 Dd7 27.Fh5+-)) 24.fxg6 hxg6 25.d4 ! attaque e5 et menace 26.Fc4.) 23.Cc5 Ce7 (23…Fc8 !?) 24.Cxg7 Rxg7 25.g5 ! (25.Cxb7 ? Fd5+ -+) 25…Cf5 (sur : 25…fxg5 ? 26.Fxe5+ Rg8 27.Ce4+-) 26.Tf3 b6 27.gxf6+ Rh8 (ou : 27…Dxf6 28.Ce4 De7 29.Fxe5+ Rf7 30.d4+-) 28.Cxe6 Txe6 (Moins bon est : 28…Dxe6 ? 29.d4 ! exd4 30.Fc4 Dd7 ((30…Dd6 31.Dxf5 ! gxf5 32.Tg8#)) 31.Dxf5+-) 29.d4 ! (La position s’ouvre pour la paire de Fous.) 29…exd4 30.Fc4 d3 31.Fxd3 Txd3 (Forcé sinon le Fou de cases blanches fera trop de dégâts.) 32.Dxd3 Td6 33.Dc4 ! Ce6 (33…Dxc4 34.bxc4+-) 34.Fe5 Td8 35.h4 ! (Pour faire sauter le verrou en g6.) 35…Cd6 36.Dg4 Cf8 37.h5 Ce8 38.e4 Td2 39.Th3 ! (Menace de gagner le pion g6.) 39…Rg8 40.hxg6 Cxg6 41.f4 Rf8 42.Dg5 ! (L’échec en h6 est alléchant.) 42…Cd6 43.Fxd6+ (Andersson abandonne, après : 43…Txd6 44.f5 Ce5 45.Dg7+ Dxg7 46.fxg7+ Rg8 47.Txh7 ! -+) 1-0

Publié dans Bobby

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